«BEAUCOUP D’ADULTES MÉCONNAISSENT ENCORE LES DROITS DES ENFANTS»

«BEAUCOUP D’ADULTES MÉCONNAISSENT ENCORE LES DROITS DES ENFANTS»

Mercredi prochain, le monde commémorera la Journée internationale des droits de l’enfant. À l’occasion, des activités sont prévues dans l’île pour sensibiliser les Mauriciens sur cette question fondamentale. Angélique de la Hogue, Project Manager de l’association Terrain for Interactive Pedagogy through Arts (TIPA), nous explique l’importance d’une telle célébration.

Le 20 novembre (mercredi prochain) marque la Journée internationale des droits de l’enfant. Quelle est l’importance de commémorer cette journée ? 

En effet, cette date marque l’adoption de la Convention internationale des droits de l’enfant par les Nations unies le 20 novembre 1989. Cette convention a été ratifiée par Maurice en juillet 1990. C’est un grand pas en avant dans la reconnaissance du statut de citoyen de chaque enfant.  

Dans le cadre de cette journée, les ONG Safire et Tipa organisent un festival des droits de l’enfant. Pourriez-vous nous en dire plus sur cette initiative ?

Oui, cette année encore, SAFIRE et TIPA renouvellent leur partenariat pour proposer un Festival des droits de l’enfant au Caudan Waterfront dans le but de promouvoir la Convention des droits de l’enfant par le biais d’activités pédagogiques et artistiques. Cet événement se déroulera de 10 à 17 heures à l’Allée des Artistes, et comprendra des activités telles que des ateliers d’art plastique, la création d’une fresque sur les droits des enfants et un théâtre forum. Les membres du public, les représentants des différents ministères concernés et les partenaires seront invités à signer un engagement concernant les droits des enfants, qui sera ensuite exposé au Caudan jusqu’au mois de décembre. 

Où se situe Maurice en termes de respect des droits des enfants ?

En ratifiant la Convention des droits de l’enfant, l’État s’est engagé à tout mettre en œuvre pour garantir l’accès à ces droits à tous ses citoyens. Il y a certes, des lacunes à ce niveau ; ce sont d’ailleurs ces manquements qui ont donné naissance à des ONG comme SAFIRE et TIPA. En tant qu’ONG, il est de notre devoir de rappeler, mais aussi de soutenir les décideurs dans leur mission de s’acquitter des responsabilités qui leur incombent en ce qui concerne le droit des enfants. Cet événement a pour but de sensibiliser le public à la Convention et de contribuer à l’éducation des enfants au sujet de leurs droits. Au-delà de ce cadre pédagogique, c’est également l’occasion de rappeler l’engagement de l’État et de tout un chacun vis-à-vis des droits de l’enfant. Cette deuxième édition du festival est donc axée sur le droit de l’enfant à l’expression de son opinion, aux loisirs et à la participation à des activités récréatives, culturelles et artistiques.

L’État mauricien s’est engagé à s’assurer que chaque enfant de notre République, dès qu’il en est capable, puisse donner son avis à propos de tout ce qui le concerne. Par ailleurs, l’État a le devoir d’encourager toutes les initiatives favorisant le développement du droit au repos, aux loisirs, au jeu, aux activités récréatives et d’assurer que chaque enfant participe librement aux activités artistiques et culturelles. Les loisirs et les activités culturelles sont souvent considérés peu importants par un bon nombre de personnes alors que les jeux et l’art sont fondamentaux pour l’enfant. En effet, l’enfant traite et mémorise son apprentissage à travers le jeu. De surcroît, l’éducation à l’art favorise une culture de la paix, ainsi que le développement de valeurs essentielles comme la confiance en soi, le respect des règles, la coopération, la créativité et l’esprit critique. 

Est-ce que les enfants mauriciens sont au courant de leurs droits ?

Pour que les enfants mauriciens soient au courant de leurs droits, il faudrait que les parents et les éducateurs puissent leur en parler… Nous constatons q’il y a de sérieuses lacunes à ce

sujet ; beaucoup d’adultes méconnaissent encore les droits des enfants ; peu d’entre eux connaissent le contenu de la Convention. Un grand pas en avant dans ce sens serait d’intégrer dans le curriculum, dès l’école primaire, l’enseignement des droits aux enfants. TIPA prévoit dans son action auprès de plus de 300 enfants de deux écoles de ZEP des activités favorisant l’éducation aux droits des enfants. Nous sommes disposés à travailler avec les autorités concernées afin d’étendre ces activités auprès d’un plus grand nombre d’enfants.   

Nous prévoyons aussi de mener une étude auprès du public pour évaluer leur degré de connaissance par rapport aux droits de l’enfant. Cela nous permettra de développer des actions pédagogiques dans ce sens ; des actions qui, nous l’espérons, pourront se faire avec la collaboration des autorités concernées.

Soruce: https://www.5plus.mu/node/845