Les recherches ont montré que si tous les enfants vont à l’école, l’environnement de certains fait qu’ils se trouvent d’emblée derrière leurs condisciples sur le plan scolaire. C’est ce que met en avant l’ONG Terrain for Interactive Pedagogy Through Arts (TIPA) et qui mise, dans son programme 2021-2024, sur l’aide à apporter aux enfants pour qu’ils réalisent leur potentiel et participent au développement du pays.
L’ONG fait ressortir que les élèves pauvres sont bien plus susceptibles d’entrer à l’école, désavantagés sur le plan linguistique parce qu’ils n’ont pas eu un environnement favorisant l’alphabétisation et la lecture. Et l’écart de réussite augmente à mesure que les élèves progressent à l’école. C’est ainsi que dans sa vision du succès, TIPA mise sur la collaboration entre parents, enfants, enseignants et ministère de l’Éducation.
Pour concrétiser une telle vision, l’association a développé trois projets ciblant les partenaires principaux de l’Éducation : engager les enfants dans leur processus d’apprentissage ; impliquer les parents dans l’éducation des enfants et encourager les éducateurs vers une approche participative.
Depuis 2007, les enfants sont, en effet, au cœur des actions de TIPA à travers des ateliers artistiques à la fois dans les écoles et dans la communauté, qui sont autant d’espaces d’apprentissage créatif. Les activités artistiques et les outils pédagogiques sont élaborés et mis en œuvre pour répondre aux besoins particuliers des enfants vulnérables. Les ateliers artistiques visent à aider les enfants à devenir des apprenants actifs en favorisant l’interactivité, la participation et la motivation en classe.
TIPA vise également à renforcer la confiance en soi en développant les connaissances et la prise de conscience des droits, des responsabilités, des valeurs. L’ONG met, par ailleurs, l’accent sur la valorisation des progrès des enfants au fil des années passées avec eux. Ces événements sont des moments où les enfants sont invités à découvrir différentes manières d’apprendre et de partager leurs idées.
Pour TIPA, il est aussi tout aussi important d’identifier et de suivre les enfants vivant des difficultés sociales, psychologiques, physiques ou d’apprentissage dans les ateliers d’art. « Un enfant en difficulté est un enfant qui ne montre pas de signes d’épanouissement personnel. Cela peut être causé par de la violence ou d’autres facteurs biologiques, socio-économiques, physiologiques et éducatifs. Ces facteurs ont un impact direct sur la santé physique, mentale et comportementale. L’objectif est de mettre en place un protocole pour l’enfant avec des outils, des réunions de suivi et des actions pour aider les enfants en difficulté et assurer le respect de leurs droits et de leur protection par toutes les parties prenantes. TIPA, le personnel de l’école et les parents travaillent ensemble pour aider à créer un environnement plus proactif propice à l’apprentissage de l’enfant ».
TIPA souligne également que les enseignants des écoles ZEP et les autres professionnels de l’Éducation sont susceptibles de faire la différence pour les élèves vivant dans la pauvreté. Ils doivent ainsi être mieux formés et soutenus. « Souvent, les enfants vivant dans la pauvreté abandonnent l’école à cause d’une faible estime de soi. Souvent aussi, les enseignants abandonnent les enfants en raison d’une réticence de la part des élèves à apprendre », fait-on ressortir.
TIPA fait, par ailleurs, valoir que la recherche a montré qu’une seule personne peut faire une différence dans la vie d’un enfant. « Les enfants vivant dans la pauvreté ont besoin que l’enseignant soit la personne qui croit en eux et entretienne une relation fiable et positive. Les chercheurs ont conclu que se concentrer sur les atouts et non sur les déficits contribue de manière significative à la santé d’un enfant et à sa réussite scolaire. »
L’ONG ajoute que les chercheurs ont également constaté que l’entretien sur la durée des relations avec les familles et les communautés était tout aussi important pour le maintien d’une attitude positive. « Il est nécessaire non seulement d’apprécier et d’assurer l’enfant de son importance, mais aussi d’apprécier ce que les familles savent et peuvent faire. »